La Guitare

La pratique de l’instrument reste un élément essentiel et indispensable à la condition même de son apprentissage de façon sérieuse, voire à sa maîtrise. La seule condition valable qui répond à la maîtrise de l’instrument est le long terme, c’est-à-dire de longues heures de pratique pour définir, non seulement sa technique, mais aussi sa compréhension globale. La première pose de pierre pour vous construire en guitariste, est de pouvoir faire un bon choix de son instrument, y compris les cordes que vous utilisez. Les cordes sont très différentes, il faut les choisir en conséquence de notre physionomie des doigts. On a tout un chacun une force différente du poignet et des doigts. Au début, vous ferez l’essaie de différents jeux de cordes, avant de vous adapter. Pour ce qui est de l’instrument, sa qualité ne doit se voir que sur son prix. Il faut aussi essayer de trouver une bonne affinité avec l’instrument avant de faire l’achat. Cette affinité se trouve dans le manche, sa grandeur et le son de l’instrument. La maîtrise de la guitare, ne saurait non plus se reposer qu’à la seule condition de routine, mais bien à une compréhension parfaite de celle-ci et de son environnement. Il s’agit d’abord de développer une bonne attitude face à l’instrument. Cette attitude se concrétise dans le respect et la discipline. On ne peut vouloir jouer d’un instrument qu’on n’écoute pas assez, il faut aussi lire sur son instrument et connaître les auteurs que vous étudiez. Lisez sur leur carrière et leur développement, enfin, il faut comprendre le style que vous étudiez sur le plan rythmique, mélodique et harmonique. Ainsi, il est important de comprendre les gammes et les intervalles qui définissent les tonalités majeures ou mineures. On ne peut vouloir courir avant de savoir marcher, d’où l’importance d’une grande tolérance et de patience envers soi. Le guitariste doit établir un plan de travail quotidien pour éviter de répéter les mêmes choses durant des heures. Le fait de passer des heures à pratiquer ne signifient pas nécessairement qu’on progresse, si tout cela se fait sans aucune discipline.  Vous devez travailler avec un plan, de notifier tout ce que tu fais lors de cette pratique. D’abord, il faut inscrire le jour, la date, l’heure du début et la fin de la pratique. Ensuite, les notions pratiquées, à quel tempo et quelle mesure. La mesure est celle qui définit le temps. Il faut chronométrer la période de pratique et le nombre de tems passé sur un élément.  Les muscles risquent de s’y habituer rapidement aux mêmes mouvements et, cela ne vous apporte rien de bénéfique. Trop souvent, certains étudiants me confient qu’après avoir pratiqué toute une journée et qu’ils aient atteint une bonne vitesse et, au lendemain tout a disparu. Ce qui occasionne cet état en est simplement, une mauvaise journée de pratique. Il ne faut pas pratiquer trop vite un mouvement dans lequel on n’a pas atteint la maîtrise. On doit développer la mémoire musculaire en commençant par un processus lent. Jouer vite n’est pas un défaut quand on atteint la maîtrise. Il y a des mouvements pour lesquels le cerveau demande plus de temps à comprendre, parce que certainement fois le problème vient de notre façon d’appréhender le mouvent par une mauvaise approche au départ, il peut s’agir d’une mauvaise technique que vous imposez à votre cerveau. Pour développer son instrument, le guitariste doit porter une attention particulière à sa technique. Lorsque vous pratiquez comme si vous étiez en concert, la voie est mal choisie. La seule voie valable pour se développer est de pratiquer lentement et s’écouter. Pratiquer lentement est la manière de développer sa technique avant de pouvoir jouer vite. Pratiquer lentement pour s’écouter, est cette manière de développer en même son oreille, ce qui permet de chanter nos phrases en pratiquant. Dans la vie courante, la personne qui n’entend pas à de la difficulté à parler. Il en est de même pour son instrument. La pratique reste pour le musicien, un moment privilégié de parfaire sa connaissance et sa technique dans une confidence essentielle avec son instrument. La guitare n’est plus ce morceau de bois à l’état pur, si vous l’écoutez, vous comprendrez qu’elle vous écoute parfaitement. Le guitariste se doit de développer des repères face à son instrument. Ces repères lui facilitent l’exécution, l’aisance et le son. Avoir un certain réflexe de l’instrument, est un atout et un facteur fondamental pour votre développement. 

La guitare exige d’avoir une bonne dextérité, pour améliorer le son, mais aussi la mémoire des doigts. Ceux-ci se développent en se rappelant de ce qu’ils ont appris. Quand vous forcez les doits à exécuter sans aucune souplesse, il arrive que vous vous éloigniez de l’instrument sans le savoir. Le guitariste, ne s’enrichit pas simplement parce qu’il met du temps sur son instrument sans y penser à la qualité du son. Cette qualité sonore, se définit par la compréhension de ce que vous faites. Chaque guitariste doit trouver son identité sonre. Il est de même que vous n’avez pas le même timbre sonore que votre père ou frère. Si vous pratiquez une gamme et que vous ignorez sa compréhension, c’est-à-dire sa forme, ce qui la détermine en tant que gamme majeure ou mineure, ses intervalles, vous n’avez certainement pas fait une bonne qualité des intervalles qui définissent la gamme. Certains musiciens, ne comprennent pas le concept même de jouer cet instrument. On joue de la guitare dans un concept de positions, vous devez d’abord comprendre ces positions pour pouvoir exécuter convenablement. Certaines personnes doivent développer leur aptitude très longtemps pour arriver à une maitrise de l’instrument. D’autres ont naturellement le potentiel, c’est l’attitude qui leur fait défaut. Le don naturel existe, si seulement, il se développe avec discipline. Le potentiel, est une façon de vous dire qu’il faut travailler davantage pour le découvrir. Tout cela doit se croît avec le temps, rien ne peut être gratuit, ce serait injuste. Le naturel chez un musicien ne prétend pas qu’il peut tout faire sans payer le prix du travail. La pratique de l’instrument est tout à fait de mise pour lui, que pour celui qui n’aurait pas la même aptitude. Le guitariste moyen peut se développer encore mieux s’il est discipliné. 

On a le talent, que lorsqu’on peut le mettre à notre profit.  Celui qui sous-estime la rigueur de l’apprentissage de l’instrument, le fait certainement à son dépend. Toute forme d’indiscipline dans son apprentissage, ne ferait qu’apparaître dans le jeu du guitariste une certaine médiocrité. Rien d’autre que la pratique et la discipline, ne puissent justifier le talent d’un bon guitariste. 

La maîtrise de l’instrument, se repose tout aussi sur un bon sentiment de repos et de détente. L’angoisse ne fait que nuire à votre rendement. Le guitariste doit prendre son temps et se relaxer pour jouer. Il est normal que cela prenne d’énormes sacrifices pour la maîtrise de l’instrument, mais ces sacrifices peuvent se faire dans le plaisir. D’où, l’importance de vous faire un plan de travail quotidien. Il n’est pas normal que vous passiez une journée qu’à faire que des gammes. Votre plan de travail doit justifier des changements à des moments de votre plan. Si vous sentez la fatigue, cela ne donne rien de vous entêter à travailler. Écouter de la musique, plutôt que d’en jouer est un moment indispensable dans le développement du musicien. L’écoute apporte la détente et le plaisir, mais elle travaille dans le subconscient du musicien, qui découvre des jeux extraordinaires et des facettes de compréhension.

 Dans un bon jeu, on sent les phrases qui respirent, on entend presque le battement du cœur. Il ne faut pas vouloir jouer trop vite pour avoir la certitude de bien faire. Les muscles ont besoin du temps pour progresser de la bonne manière, il en est ainsi pour un athlète. Il est parfois plus difficile de jouer sur un tempo lent. En voulant précipiter son jeu, on évolue mal, on devient le musicien inconscient de son jeu. De plus, les muscles se fatiguent considérablement, ce qui risque à la longue d’avoir des problèmes de d’andinismes. Donc, il ne faut pas non plus provoquer ce problème. On comprend qu’on n’a pas toute la même physionomie, mais cela n’empêche que l’on fait face aux mêmes risques. 

L’OCTROI D’UNE BONNE GUITARE

Le guitariste doit prendre aussi le temps de trouver sa guitare. La recherche d’une bonne guitare, est pour le guitariste un net avantage dans son jeu. Le choix des cordes est d’une grande importance aussi, parce que ce choix est personnel à chacun. Il n’est pas vrai que le guitariste va se sentir confortable sur n’importe quelle guitare. Il arrive que cela puisse prendre du temps, à un guitariste pour trouver la guitare qui lui convient. Le guitariste doit aussi prendre l’habitude de faire consulter sa guitare par un luthier pour s’assurer qu’elle est en bonne forme. La guitare subit autant que vous les longues heures de travail, il faut lui donner la chance de passer à travers le temps. La poussière à un impact direct sur sa vie, la température peut affecter sa sonorité, l’humidité endommage son manche et sa résonnance.

 J’entends trop souvent dire de certains musiciens que les gammes sont ennuyantes, ce comportement occasionne bien sûr, à les traiter d’une mauvaise manière. Les gammes, font certainement partie de ce qui nous prépare à la maîtrise de l’instrument, elles contribuent à une structure de la pensée dans l’exécution. Si vous ne les pratiquer pas convenablement, il est évident que vous ayez de l’inconvénient dans la structure des intervalles et de la transposition.

LE SENTIMENT

La technique seule ne suffit pas, elle peut être complètement mécanique, terne et sans image. Vous devez amener du cœur, la sensibilité et l’émotion dans vos phrases. L’écoute des autres musiciens nous permet de mieux saisir l’importance des sentiments et des émotions. La sensibilité doit faire partie du jeu du guitariste, elle favorise un jeu d’harmonie entre vous et votre instrument. N’écrasez pas vos cordes et vos notes quand vous jouez, cela affecte grandement votre souplesse. En quelque sorte, votre devez trouver votre propre vocabulaire pour vous exprimer, n’essayez pas d’être quelqu’un d’autre. On n’étudie pas les grands musiciens pour les devenir, mais pour mieux comprendre leur pensée. On apprend toujours d’un plus grand que soi.

 On ne peut créer par magie quelque chose qui ne fait pas partie de nos habitudes. Je vous l’ai déjà dit, la pratique est un moment privilégié pour être en parfaite communication avec votre instrument. Ce moment est tout à fait gratuit, il vous suffit d’en profiter. Je reconnais qu’il peut avoir des moments difficiles pour le guitariste, quand on fait face à des difficultés qui paraissent insurmontables et, surtout lorsqu’on se compare à d’autres. C’est ce qu’il ne faut pas faire, on ne peut pas devenir quelqu’un d’autre, on doit vivre avec soi-même. La beauté dans l’apprentissage, est cette difficulté que l’on surmonte de jour en jour. Je comprends fort bien ce sentiment de difficulté. C’est qu’on est dans un couloir fermé, sans voir l’issu de s’en sortir. Pourtant, notre travail dans l’acharnement repousse ce mur à chaque minute. On n’a pas l’impression de voir le mur reculer, parce qu’on est trop proche. La seule chose qui nous donne un indice, c’est qu’on se sente plus libre de marcher. C’est l’importance du travail quotidien dans la discipline. Il n’est pas important que vous soyez un virtuose; ce qui l’est, est ce que vous êtes. Votre jeu est-il intéressant? Avez-vous une bonne technique et un bon vocabulaire? Seul le temps peut vous amener à des réponses. La question que vous ne pourrez jamais jouer comme celui-ci ou celui-là, est une défaite pour le moral. Le guitariste se doit de faire appel à l’imagerie, la visualisation dans son jeu. Tout cela est en vous.

En exécutant, on doit aborder notre partition comme si on lisait un livre pour comprendre l’essentiel de ce qu’on exécute. On ne se jette pas sur une partition, sans avoir pris le temps de la visiter. Il faut voir la tonalité, les signes de reprise, les notes les plus hautes, parce que, cet aspect est très important pour le guitariste de comprendre dans quelle position il va aborder la pièce. Cette habitude devra vous permettre de mieux comprendre la partition. Une lecture visuelle est déjà une bonne compréhension de la structure de la pièce.

Le dialogue une fois installée, précède du pouvoir de l’esprit de s’interposer à travers le jeu, pour lui donner une âme. Mais celle-ci, doit d’abord venir de vous, c’est là que s’impose toute la différence entre les exécutants. Une pièce musicale à un sujet qu’il faut rendre, donc il est important de bien le véhiculer. Il faut avoir du respect pour le style et l’esprit de la pièce. Il existerait mille façons d’interpréter une pièce, mais il existe qu’une façon de la rendre. Cependant, on peut apporter dans une pièce sa touche personnelle, sa propre façon de l’aborder sans changer son caractère.  Le rythme, est un élément important dans une pièce, il faut vous assurer, d’exécuter ce que l’auteur veuille bien exprimer dans sa musique. On n’a aucun droit de tout changer sous prétexte que l’on fait une interprétation. Des éléments de surprise sont bien vus.

La plus grosse erreur qu’on puisse faire, est de vouloir jouer comme un autre donc, de parler comme l’autre, en oubliant qu’il est le seul qui puisse avoir sa propre identité, ses propres émotions, sa seule façon de s’exprimer, comme lui seul saurait le faire. La volonté de vouloir jouer comme un autre, revient à vous s’oublier, à rejeter votre identité propre. Mais, il est essentiel de comprendre ce que le compositeur veut bien exprimer. Il faut trouver notre façon de refléter la même pensée avec notre cœur.

On comprend bien, pour créer sa propre identité en musique, c’est-à-dire pour la découvrir, cela prend du temps. Mais il faut laisser ce temps, au temps. L’élément principal qui fait qu’on atteigne un niveau de jeu, ce n’est que le temps et, de ce qu’il a fait de ce temps. Il faut aussi savoir, que le temps est relatif pour chacun de nous dans l’apprentissage. Ce qui représente un jour pour une personne dans son apprentissage, cela peut-être pour vous trois jours. Ce choix que la nature a fait de nous est complètement hors de notre contrôle. On peut avoir un meilleur potentiel qu’un autre dans un instrument de musique mais la somme du travail est le même en termes de cette potentialité que chacun possède. C’est à vous de mettre ce temps, que vous ayez ce potentiel ou non, c’est le travail personnel qui compte. Le potentiel n’est pas garant de réussite sans le travail ardu.

En étudiant les autres, vous apprenez du fait et ce, sans le savoir à découvrir votre propre langage. Votre professeur est bien sûr meilleur que vous, mais il reste que sa façon de jouer est la sienne. Vous trouverez tôt ou tard votre façon de vous exprimer si vous la construisez. Cela prend du temps pour l’inventer. Votre signature est en vous mais, il faut la trouver. En écoutant les autres et en faisant constamment des analyses, vous êtes en train de vous armer d’éléments essentiels pour peaufiner votre style.

Cessez de vous comparer avec les autres, ceci est inutile dans l’apprentissage. C’est la discipline qui compte. Il n’y a rien de mal de puiser chez les autres pour avancer, c’est ce que nous faisons tous les jours dans notre démarche vers l’excellence. Ce qu’il ne faut pas faire c’est le plagiat. Puiser dans le courage de quelqu’un est très positif. Miles, nous inspire de sa force mentale pour s’exprimer. Vous trouverez toujours quelqu’un qui peut mieux faire que vous mais, il n’est vous qui puissiez-vous dépasser. Le désir du dépassement de soi, doit s’inscrire en vous vous. Tous ne sont capables de faire le même sacrifice pour atteindre l’excellence, on se fait une raison de ce point de vue. Ce qui est important, est le respect qu’on apporte à soi dans l’apprentissage.

On ne considère pas les meilleurs musiciens, comme étant ceux qui possèdent les meilleures techniques pour jouer, bien qu’il soit une facette importante du jeu mais, ceux qui rendent mieux leur exécution, leur état d’âme. La technique sans émotion, est mécanique, robotique.

Pratiquez envers vous la tolérance et la patience. Répétez vos phrases en autant de fois qu’il est nécessaire, tout en vous écoutant. S’écouter, c’est aussi chanter vos phrases. La répétition de vos phrases, vous exige de reconnaître la façon que vous les diriez autrement. Quand vous jouez une musique ou une phrase de quelqu’un d’autre, il faut savoir vous démarquer de son langage, en apportant votre empreinte personnelle. Sinon, vous resteriez toujours dans ses souliers. C’est le but de l’interprétation de se démarquer mais en respectant l’idée originale de la pièce. Un musicien ne se construit pas dans le hasard, il le fait de manière intentionnelle, en étant conscient de sa démarche.

La musique est complexe, c’est à vous de la simplifier. Vous avez beaucoup d’information à votre portée, rien ne vous oblige à tout utiliser. C’est à vous de faire un choix judicieux, afin de rendre l’information accessible aux autres. Ce qui amène les grands musiciens au sommet, c’est de par leur langage simple et limpide. Votre technique sur quoi vous mettez des heures à maitriser, ne doit vous servir qu’à rendre votre exécution plus simple que possible et non à servir dans une exhibition de notes rapides, sans savoir quoi dire. Ne vous perdez jamais dans l’excitation du jeu, la conscience du moment, est ce qui nous impose l’expression réelle. Les grands s’oublient, les inexpérimentés s’affichent comme des grands. Il ne faut pas tomber dans cet écart. Les compliments doivent vous servir de défit et non, le contraire. Si vous vous plaisez dans le confort des compliments, votre travail s’arrête là.

Sur scène, la musique est un art, elle s’exécute pour faire plaisir à un auditoire, c’est le bon moment, elle doit être accessible à tout le monde. Les applaudissements sont de cause. En pratique dans votre studio, elle est science. Sachez faire cette différence. Le studio c’est votre laboratoire, c’est la recherche des idées, c’est complexe. C’est dans cet espace que vous construisez l’art. C’est l’endroit où vous déposez votre conscience pour avancer. Soyez conscient.

 Notre lieu de travail connait nos forces et nos faiblesses. N’ayez pas de gêne pour travailler sur vos faiblesses. C’est le seul endroit que vous êtes votre propre témoin de votre avancement, ou de votre stagnation. C’est un lieu de recherche et de développement. Soyez exigeant envers vous, il y a d’autres qui le soient à leur égard. Personne ne réinvente la terre, vous devez apprendre des plus grands que vous, pour y amener le meilleur de votre langage pour les autres.

N’oubliez pas ce dicton, « Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage ». Tout bon musicien possède en soi une mesure de pouvoir juger leur propre travail. Si ne l’avez pas, vous n’êtes pas encore conscient de ce que vous faites. 

Chacun a ses propres ingrédients pour cuisiner sa musique, vous devez savoir quand il y a trop de sel. C’est une image mais, combien importante. Ne pigez pas dans tous les ingrédients d’un autre pour faire votre musique mais, il est important de déceler les meilleurs ingrédients qui font le succès d’un autre. Souvent, le résultat est la simplicité, la balance, l’exactitude d’éléments utilisés dans la recette. Je ne suis pas le premier à parler de la symétrie des phrases dans votre construction. Chez, Miles, Back, Wes, Coltrane, Monk, Mozart, etc… tout se construit sur cette idée de balance des phrases, la symétrie. Celle-ci permet à l’auditoire d’absorber mieux une phrase musicale, et la retenir facilement. 

Nous écoutons beaucoup de musique, ce qui suppose, que nous enregistrons dans notre mémoire tout ce que nous entendons. Il est facile d’utiliser, sans se rendre compte une part de ce qui est dans notre mémoire mais, qui n’est pas de nous. Il faut savoir vider son panier pour éviter d’être dans l’écriture d’un autre. Une phrase qui ne vous ressemble pas, n’est simplement pas de vous, c’est le truc. Si vous jouez du Wes ou du Mozart, vous le savez. La meilleure façon d’être vous-même, est d’y rester. 

Si vous étudiez le style de quelqu’un, ce n’est que pour construire le vôtre et non, pour l’imiter. On ne peut apprendre un style de musique, si on ne l’écoute et ne le joue pas. Mozart a écouté et joué quelqu’un d’autre mais, il est resté Mozart. C’est ce que Monk et les autres ont fait. Personne ne se casse le nez, en ayant son propre langage, on a que faire, parce que c’est le vôtre. Personne non plus, ne peut vous exigez la manière de parler mais, on peut vous aider à vous construire. N’ayez pas de gêne à demander de l’aide quand il la faut. Partagez vos idées avec d’autres musiciens pour des analyses et des critiques. C’est seulement de cette façon que l’on avance. 

Chaque groupe de musiciens dans un style donné forment leur religion, en termes de façon d’intégrer la musique dans leur pensée. Les musiciens jazz, pop, classique, latin ou autre, ont tous un monde différent de voir leur musique. Le langage et l’approche des harmonies sont différents réciproquement. Mais il reste que le désir de compétence est le même dans tous les groupes.

 Je ne cesserai de vous dire de rester vous-même. On le voit plus clairement en chant, chacun a une voix, un timbre personnel. Cet effet se retrouve chez tous les instrumentistes, chacun a sa couleur. Il y a des musiciens qui n’aiment pas s’écouter, parce qu’ils ont l’impression que d’autres couleurs sont bien meilleures à écouter. Pourtant ces autres les envient tellement de leur couleur. Ainsi fait la vie. Appréciez ce que vous avez en vous, c’est ce qui vous appartient.

En fin, au-delà de tout cela, il y a les grands interprètes, qui ne font que jouer les autres et, qui ont aussi la capacité d’amener leur sensibilité personnelle. Ils se sacrifient pour comprendre et nous rendre le plus exacte possible ce que Back ou Beethoven, par exemple voulait exprimer. Ceci constitue toute une charge de travail, sans lequel on ignorerait ces grands compositeurs. 

Il faut garder en mémoire, que ces grands compositeurs et musiciens ont aussi trimé pour nous laisser ces œuvres extraordinaires, qui nous font avancer aujourd’hui. Ils savaient fort bien qu’ils travaillaient pour la postérité. Ils nous ont légué leur âme en quelque sorte. Tous les grands interprètent ne sont pas nécessairement de grands compositeurs. Mais, ils ont la capacité de se mettre dans l’esprit d’un autre pour lui faire revivre de tous les temps. Pour être un bon interprète ou un bon musicien, vous devez avoir une qualité dans votre jeu. Cette qualité n’est plus d’ordre physique, même avec la plus grande technique. Elle vient de l’âme, de vos émotions et de votre sensibilité.

Nous devons constamment avoir une pensée pour ceux qui nous ont précédé et, qui nous ont transmis la marche à suivre pour devenir ce que nous sommes pour la génération future.

DÉFINIR UN PLAN DE TRAVAIL

Il est tellement essentiel que j’en reviens. Un bon plan de travail consiste d’abord par un réchauffement des doigts. Ne commencez pas à jouer tout de suite, car les muscles sont encore au repos. Suivant le plan de la journée, commencez par faire des gammes en différentes positions, les arpèges aussi. Il est important que vous pratiquiez avec un métronome, s’il vous est possible, un chronomètre aussi. Ensuite, vous pouvez faire vos accords en progressions en essayant de faire une suite logique avec des renversements. Ne cherchez pas à remplir votre temps avec de n’importe quoi. Il est aussi essentiel, que vous preniez des notes de ce que vous avez fait tout en identifiant vos lacunes. Avant de faire autre chose, à la prochaine pratique, assurez-vous de revoir vos notes pour combler les lacunes. Ne vous satisfait pas l’égo, en pratiquant ce que vous savez déjà, il n’y a aucune honte à passer des heures sur ce quoi on essaye de maîtriser. C’est le but ultime de la pratique. Cherchez-vous des études à jouer, l’avantage d’une étude permet de travailler votre lecture, le rythme, les accords et les difficultés que cela comprend. Quand vous travaillez une pièce, faites d’abord l’analyse du plan harmonique; prenez-vous une feuille pour tout retranscrire. Efforcez-vous de comprendre le caractère de la pièce. Si vous mixez tout cela avec des exercices pour vos doigts, vous êtes sur la bonne voie. Mais tout cela prend du temps, le temps ce n’est pas ce qui est important, ce qu’il l’est, est ce que vous accomplissez tous les jours. Ne soyez pas gêné de demander à un confrère des idées sur une difficulté. La meilleure chose, est d’avoir un professeur pour vous guider. N’oubliez pas, qu’il ne pourra jamais effectuer le travail à votre place. C’est ce que beaucoup de gens croient, en accusant le professeur, jusqu’à juger sa méthode. Il est vrai, que vous devez avoir quelqu’un de compétent, mais il restera toujours un guide. La première leçon à apprendre, est la discipline du travail. L’apprentissage set un processus dans lequel, on ne finit jamais d’apprendre.